Et l'on parle des manivelels courtes de Pogacar ?

[Vincent Blondeau]

Parlons de ce qui fait la une des réseaux sociaux en cyclisme : les manivelles courtes .

Il est fascinant de constater comment les constructeurs ont su imposer les freins à disques sur les vélos de route, et maintenant, il semblerait qu’on nous parle encore et encore de Pogacar et de ses manivelles courtes de 165 mm, ( Courte ça veut dire quoi ? )

Revenons aux bases et posons la question essentielle : comment déterminer la " bonne longueur des manivelles " selon la pratique cycliste choisie ?

En explorant Internet, on découvre que de nombreux professionnels du cyclisme suggèrent une formule simple : 
-A- multipliez la longueur de votre entrejambe par 1.25, ajoutez 65 cm, puis divisez le tout par 10. Grâce à cela, vous pourrez trouver une longueur de manivelle qui vous conviendra parfaitement.

-B-Avec des manivelles de 165 mm, Pogačar optimise son efficacité et sa cadence. Les manivelles plus courtes présentent clairement des avantages pour les cyclistes, mais les recherches vont même plus loin en révélant des bénéfices supplémentaires.( cherchons lesquels ? )

-C- Pour les sprinteurs ou ceux qui préfèrent les poussées de puissance rapides, des manivelles plus longues peuvent offrir un avantage. En revanche, les coureurs d’endurance ou ceux qui misent sur une cadence élevée pourraient tirer profit de manivelles plus courtes, qui favorisent une meilleure efficacité globale.

- D-Parlons d’un braquet habituel de 55 x 40, avec une cassette 11 x 34 en 12 vitesses. Selon Mauro Gianetti, le manager général d’UAE, cette configuration permet à Tadej de bénéficier d’une meilleure accélération lors des attaques, tout en offrant un avantage aérodynamique.
55 x 11 à 90tr => 57.510 km/h
55 x 12 à 93tr => 54.475 km/h
55 x 12 à 99 tr => 57.989 km/h

L'ecart de fréquence n'est pas négligeable 

 - E -Cependant, il est intriguant de constater que, malgré les variations de taille et de longueur de jambes parmi les cyclistes, la gamme de manivelles sur la plupart des vélos est souvent limitée à seulement 5 à 10 mm. Cela soulève des questions : s’agit-il vraiment de la plage optimale ou est-ce simplement une tradition ?

- F -Lorsque nous avons interrogé Shimano, leur réponse a été éclairante : « Les manivelles de 170 à 175 mm offrent un équilibre optimal entre l'inertie de rotation, la vitesse de rotation, la conception du cadre et les considérations biométriques. »

-G -Alors, comment choisir la longueur de manivelle idéale ? Tout commence par la morphologie du cycliste et le rapport entre la longueur des jambes et la taille totale. En général, une gamme de manivelles de 170 mm à 180 mm convient au plus grand nombre.
Une étude menée en 2002 a révélé que les manivelles de 145 mm et 170 mm sont les plus efficaces pour le transfert de puissance, mais gardons à l'esprit que cela ne s'applique qu'à des efforts maximaux.
Les manivelles plus longues peuvent être avantageuses pour les cyclistes de VTT, car elles aident à générer plus de couple à des cadences plus faibles.
 Pour le cyclisme sur route ou gravel dans des zones avec de fortes pentes, elles peuvent également être une bonne option, bien que le choix du bon rapport soit crucial.

-H -D’un autre côté, les manivelles plus courtes sont idéales pour ceux qui souffrent de problèmes articulaires ( Vrais ) . Elles réduisent la pression sur le cycliste et aident à éviter des incidents fâcheux comme de heurter des obstacles avec les pédales. 
De plus, elles peuvent légèrement améliorer l'aérodynamisme. Sur un vélo de course ou un contre-la-montre, opter pour des manivelles plus courtes peut aussi favoriser une meilleure posture, ce qui pourrait optimiser la puissance de sortie.( bof )
En fin de compte, le choix de la longueur de manivelle vous revient totalement. 
Chacune a ses avantages. 

Les facteurs à considérer sont nombreux et dépendent surtout de votre style de conduite et de vos préférences personnelles.
Toutes ces informations peuvent sembler un peu déroutantes. 
Il est donc essentiel de parler de « pratique cycliste » et de définir clairement les objectifs de chaque discipline, en évaluant le pourcentage de puissance engagé et la durée de l’effort.
Nous devons explorer le cyclocamping, le cyclotourisme, le cyclosportif, la compétition, le triathlon, et le contre-la-montre…
Ce qui nous intéresse particulièrement, c’est d’identifier la longueur des manivelles en fonction de la mesure de l’entrejambe, car c’est quelque chose de facilement quantifiable.

À partir d’une formule de C. Bourlet et D. Clément, une ancienne méthode stipule que la longueur des manivelles devrait être égale à 1/5 de l’entrejambe ( ? ) . 

Cependant, il est essentiel de prendre en compte d'autres facteurs comme la longueur du fémur et la nature de la pratique cycliste.
Pour ma part, j'ai établi un guide basé sur l’EJ :
•    Entrejambe <= 715 : Manivelle = 150 mm
•    Entrejambe <= 725 : Manivelle = 155 mm
•    Entrejambe <= 745 : Manivelle = 165 mm
•    Entrejambe <= 775 : Manivelle = 167.5 mm
•    Entrejambe <= 815 : Manivelle = 170 mm
•    Entrejambe <= 855 : Manivelle = 172.5 mm
•    Entrejambe <= 875 : Manivelle = 175 mm
•    Entrejambe <= 915 : Manivelle = 177.5 mm
•    Entrejambe <= 965 : Manivelle = 180 mm
•    Entrejambe <= 985 : Manivelle = 182.5 mm
•    Entrejambe <= 995 : Manivelle = 185 mm
•    Entrejambe <= 1010 : Manivelle = 190 mm
•    Entrejambe >= 1014 : Manivelle = 195 mm

Les valeurs de 165-170-172.5et 175 en gras représentent les longueurs les plus courantes. 

Si un cycliste ne se trouve pas dans ces valeurs, une correction sur la hauteur et le recul de la selle est nécessaire. L'idée est toujours de régler la selle pour la jambe la plus longue et d’ajuster le recul pour le fémur le plus long.
Il est important de se demander : quelles sont les limites des manivelles longues ? Par rapport à quoi ? À un pourcentage de la longueur de l’EJ. Tout le monde cherche la " bonne solution", mais il est vrai que les avis divergent.

En pratique, la selle doit toujours être réglée à une hauteur permettant de franchir le PMH sans difficulté, tout en évitant les tractions au PMB, qui peuvent causer des douleurs ( échauffement de l'EJ , compression du périnée , risque d'enfibrose Iliaque ,  3eme testicule , etc) .
Ainsi, pour les cyclistes de petite taille avec des EJ inférieurs à 700 mm, il est parfois difficile de trouver des manivelles adaptées, tandis que les plus grands se retrouvent avec des manivelles jugées « petites ».

Sur mon site Mecacote, j’explique que la puissance est (simplifiée) égale à la force ( en fait le couple ) multipliée par la vitesse. Il est intéressant de privilégier la fréquence de pédalage, car une fréquence plus élevée peut améliorer le retour veineux tout en réduisant les contraintes mécaniques et tendineuses.

Bien sûr, tout doit être abordé avec précaution, car il est essentiel de prendre en compte la position du cycliste, notamment la hauteur et le recul de la selle en fonction des manivelles choisies. Si un cycliste est assis trop bas, cela peut entraîner des ajustements de la selle  que " le cerveau du bipède "  commandera de reculer et provoquera des douleurs lombaires.
J’avais écrit un article sur ce sujet qui pourrait vous intéresser : Idées fausses et formules obsolètes.

https://mecacote.com/idees-fausses-formules-obsoletes/

Le monde du cyclisme regorge d'informations, parfois non vérifiées ou biaisées. 

Il est essentiel de garder à l'esprit les données de base. Entre la pratique, l'entraînement, les accessoires, l'alimentation, les choix des fabricants qui s'efforcent d'augmenter leur chiffre d'affaires (comme l'imposition des freins à disques), et l'âge des utilisateurs, il y a de quoi s'y perdre. 

Nous avons évolué vers une ère d'influenceurs, loin des technico-commerciaux capables d'expliquer les aspects techniques.
Lorsque l’on évoque les manivelles de Pogacar à 165 mm, il serait essentiel de fournir quelques valeurs – celle de l’entrejambe, celle du fémur et celle du tibia. 

Cela permettrait de mieux comprendre les enjeux, sans oublier l'importance des développements.
Les manivelles « plus courtes » offrent moins de couple, rendant ainsi nécessaire une cadence plus élevée pour obtenir la même puissance, ce qui est réalisable jusqu'à un certain point.

La différence entre 170 mm et 165 mm n'est que de 3 % en longueur. La circonférence à parcourir sera de 1032 mm contre 1067 mm, et pour la même puissance, il faudra pédaler beaucoup plus vite. Ce n'est pas une différence énorme, mais il faut être capable de maintenir cette fréquence sur de longues sorties.
55 x 11 à 90tr => 57.510 km/h
55 x 12 à 93tr => 54.475 km/h
55 x 12 à 99 tr => 57.989 km/h

Ce qui est préoccupant, c'est la disponibilité des pédaliers pour les cyclistes de petite taille et le manque de corrections pour la hauteur et le recul de la selle, qui sont pourtant indispensables lors d'un changement de longueur des manivelles.
Il est donc courant de voir des professionnels qui semblent être assis "bas".

Pour ma part, je privilégie la fréquence pour optimiser la puissance. Ainsi, je préfère des manivelles « plutôt » courtes pour le cyclosport et la compétition, où l’effort est considérable et où il est essentiel de préserver sa « force ». 

Pour des pratiques plus « ludiques », des manivelles plus longues ne poseront pas de problème, car on aura tendance à utiliser plus le couple et à adopter une fréquence plus basse pour gravir les pentes.

En définitive, il est crucial d’adapter la longueur des manivelles à l’entrejambe, à la pratique, à la longueur du fémur qui influencera le recul de la selle, ainsi qu'à la laxité articulaire et à la capacité de chacun à tourner les jambes selon sa composition musculaire.
Dans tous les cas, le cycliste doit pouvoir vivre sa passion ou son métier sans douleur, excepté celle liée à l’effort. 
 

[Bjorn Teani]

Très intéressant !

[Vincent Blondeau]

Ce qui est important c'est que pour 3ù d'ecart de longueur de manivelle on se retraouve a devoir augmenter de 10ù la fréquence de pedalage sur un brauqte un peu inférieur  , c'est pas negligeable .